Silver786

Ombre parmi les ombres, elle avance d'un pas léger, sans bruit. Un arrêt. Un coup d'œil circulaire, assez lent pour n'attirer l'attention de personne. Son visage inexpressif et banal passe inaperçu, son expression est neutre, et ses traits sont tels qu'on peut avoir du mal à les graver dans la mémoire. Elle est là, puis elle n'est plus. La seule trace qu'elle laisse est olfactive, et elle se disperse très rapidement sur son sillage. Un parfum de camphre. Ses pieds se remettent en marche à nouveau, effleurant les flaques d'obscurité sur le sol, évitant les auréoles de lumièr

She moves soundlessly, creeping stealthily. A shadow among shadows. She stops. Then, she looks around, slowly enough not to draw anybody's attention. Her features would leave one struggling to recall the neutral look on her plain, expressionless face. She's there, and then she's gone. And leaves nothing in her wake but an olfactory trace. A scent of camphor, vanishing fast. Her feet now resume their walk, passing puddles of darkness, avoiding the shiny halos of a few torches. It is all dressed in black that she sometimes disappears, erasing her very presence to the eyes of occasional passers-by. It is late and the paved streets of the

 Sometimes The weight Of heavy stories that aren't mine Makes me fall in the street And I can't stand up for a while. He was a stranger. He just happened to cross my path When I was down Yet he came to me when I called him « Would you please listen to one of these stories ? » I asked One would have been enough Enough for me to get up Knowing that someone else knew that story Would have made it a little easier to carry « I don't care about that one story of yours. » He said « I want to know all of them. » A lone tear rolled He didn't see it He listened.

Just a stranger That everyone knows.

Je fixe cette ombre qui tremble sur le mur de la pièce qui me sert de chambre depuis un bon moment. Mon ombre. Projetée par la lueur de cette bougie qui a déjà vécu la moitié de sa vie, elle me semble étrangement plus dynamique que ma personne. Sa lumière est chaleureuse et se pose doucement sur le cahier qui me fait face. Je pourrais allumer le lampadaire dans un coin, mais sa lumière me gêne, elle m'aveugle. Blanche, irréelle... artificielle ? Artificielle. Il m'aura fallu une bonne vingtaine de secondes pour attraper ce mot qui voulait échapper à mon esprit. Ridicule.

- Savez vous pourquoi le calame du scribe s'est transformé en plume, enfants ? Une dizaine de petites têtes brunes, rousses et blondes s'agitèrent de droite à gauche, leurs yeux brillants suivant les mimiques de Paul Ichynelle. - Parce que la plume est oiseau de poème, qui fait voler les mots sur un air de chanson, ou danser les lettres pour une pièce de théâtre ! Dans le ciel bleu qui nous surplombe, les champs sont fait de nuages où murissent des rêves... Le fou avait levé les bras au ciel avec emphase, puis s'était baissé d'un air de conspirateur, murmurant ses derniers m